Chapitre VII – Au service des Juziérois

Les écoles

1625 -Le maître d’école se nomme Monsieur Crespin Lenoir. Jusqu’à la Révolution, une assemblée est chargée de l’administration temporelle de l’église paroissiale, de l’entretien du presbytère, de l’école et du cimetière : c’est la « Fabrique ». Elle est composée de membres de droit ainsi que des membres élus et nommés. Ce sont les différents clercs (religieux ou laïcs ayant reçu une certaine instruction) qui ont assuré l’instruction aux élèves de Juziers jusqu’en 1796. De cette date à 1835, les clercs puis les maîtres d’école enseignent aux élèves dans leur propre demeure.

1791 – L’enseignement se fait dans les bâtiments attenants à la façade de l’église.

1803 – Une école primaire chez Monsieur Brice Cottentin, instituteur, enseigne chez lui seulement le calcul décimal ; il se loge lui-même et est rétribué par les parents ; il reçoit du vin aux vendanges ; on dénombre alors de 100 à 130 élèves.

1809 – Lors du projet de démolition des bâtiments attenant à la façade de l’église, l’école n’étant plus en fonction dans ce bâtiment, est rasée.

1819 – Il y a environ 1 000 habitants ; trois écoles sont établies dans la commune, une chez
M. Allavant (ferme Thourout), une au lieu-dit « la Vallée du Marais » (32 rue de l’Hôtel de Ville); on recense dans la commune 65 enfants scolarisés (40 garçons et 25 filles) sur 80 enfants scolarisables (48 garçons et 32 filles).
(cf. règlement des écoles primaires communales du canton de Limay de 1829).

1835 – La commune va se doter officiellement d’une mairie et d’une école. Elle achète une maison rue aux Bœufs (rue de la Poste), y établit une école de garçons et la mairie (parking de la rue de la poste).

1851 – Location d’une maison rue du Capron (rue du Commerce) pour y établir une école de filles.(cf. plan)

1857 – Achat d’une maison attenant à l’école de la rue aux Bœufs où sera transférée l’école des filles, celle de la rue du Capron étant fermée.
Cahier de Melle Victorine Ozanne, épouse Dangueuger, élève de Mlle Langumier.

1888 – La création de la ligne de chemin de fer Paris-Mantes entraîne l’amputation de la cour de récréation. Le sol des classes, par suite d’un remblai de 1,25 m, va se trouver à 2,50 m en dessous du niveau de la voie ferré, ce qui fera perdre une partie de la lumière.

1898 – Construction d’un groupe scolaire et de la mairie au lieudit « Les Girouards » (rue de l’Hôtel de Ville).

1900 – Ouverture du groupe scolaire de la mairie inaugurée le 22 septembre. Fermeture des écoles de garçons et filles de la rue aux Bœufs.

1903 – Création au bourg d’une école privée, « La Maison des Champs » dans le but de former les enfants des ouvriers parisiens aux travaux des champs. On y compte 22 garçons de 5 à 13 ans qui ne reçoivent par ailleurs aucune instruction.

Maison des Champs (1902)
Intérieur de classe (mairie), en 1933
Devant l'école maternelle (rue de la Poste), 1933

1905 – A la suite d’une plainte et devant l’obligation d’accueillir dans l’école publique les enfants de la Maison des Champs, la municipalité est dans l’obligation d’ouvrir une école enfantine maternelle, rue aux Bœufs dans l’ancienne école des filles, celle de la mairie n’étant pas suffisamment grande.

1932 – Vu le nombre grandissant d’élèves, une nouvelle classe de garçons est ouverte. C’est provisoirement une baraque en bois dans le jardin de l’instituteur derrière le groupe scolaire de la mairie, côté garçon.

1939/1940 – Par suite de l’affluence des réfugiés, une école provisoire est ouverte dans la salle de bal de l’Hôtel de la Gare.

1942 – Ouverture d’une école garçons à la maison Godefroy, 99 avenue de Paris (Maison Pour Tous). La même année, le pavillon en bois du groupe scolaire de la mairie est fermé.

 

 

1955 – Ouverture d’une école uniquement pour les filles dans un premier temps à la Sergenterie ; elle est construite sur l’emplacement de l’aile gauche du château détruite pendant la guerre et acheté par la commune en 1946. L’inauguration a lieu le 22 mai 1955. L’école des garçons, avenue de Paris, est fermée ainsi que la maternelle de la rue de la Poste.
Les garçons sont transférés dans le nouveau groupe scolaire de la Sergenterie ainsi que les enfants de la maternelle.

1961 – Extension du groupe scolaire de la Sergenterie.

1970 – Ouverture de deux classes (préfabriqués) en dessous de la cour de récréation. Fermeture du groupe scolaire de la mairie.

1977 – Ouverture de l’école maternelle, allée Busson-Billault inaugurée le 25 juin.

1993 – ouverture de deux nouvelles classes en préfabriqué dans la cour du groupe scolaire de la Sergenterie.

La mairie

La gestion communale assurée par le curé, le seigneur et le syndic devient «conseil municipal» lors de l’élection de 1790 (cf. chapitre III). Le premier maire élu est Jacques Ozanne.

Votes et réunions qui se tenaient dans l’église prennent place à l’auditoire puis à la chapelle Notre-Dame-de-Liesse d’Aumont. Après la vente de cette chapelle comme bien national, le ci-devant presbytère devient maison commune ; il sera à son tour vendu en 1797. Les instituteurs qui font la classe chez eux, réservent alors une «chambre servant de mairie au dessus de l’école» et font office de secrétaire.
L’acte de vente d’une «mairie-école» sise au lieu-dit la Vallée du Marais (32, rue de l’Hôtel de Ville) de Cottentin à son gendre Hallavant, instituteurs, confirme cet état de fait jusqu’à l’achat en 1835 d’une maison rue aux Bœufs.
Lors de la construction de l’ensemble mairie-école des Girouards, œuvre de Théophile Bourgeois, la mairie occupe la partie centrale du bâtiment. L’inauguration a lieu le 23 septembre 1900.
Cette construction a pu être menée à bien grâce aux subventions de l’Etat, du Département et de Rose Bily qui fait de la commune de Juziers son légataire universel. L’extension de la Mairie se fait dans un premier temps, en 1931, suivi du transfert des écoles à la Sergenterie en 1955.
En 1999, d’importants travaux de rénovation sont entrepris afin de préparer dignement les cent ans de la mairie et de la mettre aux normes en vigueur. On modernise, on ravale la façade, on facilite l’accès aux handicapés…

Tambour municipal en 1937.

« Avisse à la population… »

La poste

Jusqu’à la fin du XIXe siècle Meulan assure le service du courrier sur le territoire de la commune et l’acheminement des plis deux fois par jour, sept jours sur sept. En 1878, le téléphone y est associé : les P.T.T. doivent faire face à de nombreuses demandes de créations de bureaux de poste. En 1880 s’ouvre à Hanneucourt un bureau Juziers-Gargenville.

La poste en 1953.

La construction de la nouvelle mairie libère le local de la rue aux Bœufs et permet la création d’abord d’un bureau télégraphique puis d’un bureau de poste en plein centre ville avec un logement pour la receveuse. L’inauguration a lieu en 1903 et la rue aux Bœufs prendra le nom de rue de la Poste. La population ayant doublé, un Hôtel des Postes moderne est construit en 1973 à l’emplacement de la ferme «Charpentier».

Les pompiers

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, Juziers dépendait du bataillon cantonal de Gargenville.

Considérant l’éloignement des services, les Juziérois formulent «le vœu d’avoir un corps des sapeurs-pompiers». En 1863, le matériel est acheté par souscription : une pompe à bras et ses accessoires ainsi que l’habillement des hommes. Durant la Commune la compagnie des sapeurs-pompiers concourt entre autres à éteindre l’incendie du Palais Royal.
En 1876, Juziers est censé posséder un effectif de 26 hommes, chiffre qui ne sera jamais atteint, ce qui entraînera des dissolutions temporaires. Chaque sapeur s’engage alors pour cinq ans et reçoit un équipement neuf. 1903 voit la réorganisation du corps auquel sera adjointe une section de tir et d’instruction militaire s’entraînant dans la carrière de Juziers-Aumont. En 1913 est décidée la construction d’une remise en bordure de la place de la gare pour abriter le matériel. En 1929, le corps de quinze sapeurs-pompiers possède son drapeau. A la suite de l’important incendie qui ravage la ferme de Constant Ozanne en 1935, il est décidé l’achat d’une moto-pompe «Guignard» à essence. Devenu «Centre de Première Intervention» (C.P.I) le corps des pompiers de Juziers est dissout le 27 octobre 2005.

La première pompe à incendie.

La vie associative

Les associations ont toujours attiré de nombreux adeptes à Juziers. Elles regroupent les sportifs, les pêcheurs, les chasseurs, les tireurs, les musiciens, les commerçants… mais aussi des amicales comme les «Inséparables» fondés en 1903 dont l’unique consigne est de «rire et s’amuser poliment sans nuire à son prochain».
En 1934 les membres des «Bois sans Soif» inaugurent l’impasse des Boit avant d’avoir soif à Aumont où ils ont honoré le dieu Bacchus grâce au tonneau de Sénéclauze qui n’est jamais arrivé en cave !

L’harmonie municipale

Sous l’impulsion de M. Delatour, instituteur à Juziers, une fanfare municipale est créée en 1860, elle bénéficie du soutien de deux ministres de l’Empereur, MM. Baroche et Delangle. Elle siège dans l’ancienne école, rue de la Poste et se propose de « développer le goût de la musique » des Juziérois. En 1869, Napoléon III offre la bannière.

A l’occasion de La Sainte Cécile un concert permet d’apprécier le programme élaboré au long de l’année. Un document de 1909 renseigne sur la composition de la formation : treize musiciens et quinze élèves.
En 1935, la Fanfare prend le nom d’Harmonie. Des musiciens dont M. Mache et M. Ribault de Meulan assurent successivement la direction de l’Harmonie et enseignent le chant aux élèves de l’école.
Une «école de musique» fondée et conduite par Michel Ozanne voit le jour en 1956. L’Harmonie participe à des fêtes et commémorations tout au long de l’année ou, exceptionnellement, lors de grandes manifestations.

La Maison Pour Tous

Le 25 novembre 1964 est créé le « Club des Jeunes et de la Culture » situé avenue de Paris et devient «Maison des Jeunes et de la Culture» en 1975 puis, trois ans aprrès, MPT, Maison Pour Tous dont la vocation est toujours sportive et culturelle.

MPT

 

 

 

 

 

 

Lavoir rue de la Poste (disparu)

MODERNISATION DE L’HABITAT

L’eau courante.

En 1854, Adolphe Delapalme établit trois bornes-fontaines rue de la Rivière. La même année «existe sur le territoire du hameau de la Rivière un réservoir ou lavoir qui reçoit les eaux de la fontaine d’Hautmont. » L’extension du réseau se poursuit par la rue aux Bœufs (rue de la Poste).

Chaque initiative est soumise à l’autorisation du maire, qui, en 1890, a installé à ses frais une borne rue du Capron (rue du Commerce).
L’eau devient payante. Ainsi, en 1898 «Octave Charpentier, propriétaire d’une source d’eau vive se propose de vendre des concessions à tout habitant qui en fera la demande…» aux conditions d’un hectolitre par 24h au prix annuel de 10F, prix fixé pour vingt années !
En 1912, la mairie autorise les «eaux et gaz» de Meulan à prospecter l’eau au lieu-dit de Parfonval.
Enfin, la Compagnie Française de Distribution d’Eau assure le service de l’eau. La population augmentant, en 1941, à la limite de Mézy, une station de pompage est construite pour élever l’eau jusqu’à Apremont. 1976 voit l’adhésion de la municipalité au syndicat des eaux regroupant Juziers, Mézy et Hardricourt. Dorénavant les eaux proviennent de réserves abondantes au nord de Meulan acheminées dans le réservoir d’Apremont.
De cette «histoire d’eau» subsistent quelques rares bornes-fontaines et cinq lavoirs répartis dans les différents quartiers du village.

Rue de la République
Puits à Aumont
Côte d'Apremont
Rue du Commerce

L’électricité et le gaz.

L’éclairage municipal se fait grâce à l’huile de pétrole. Les becs sont allumés à la tombée de la nuit. En 1907 chaque lanterne coûte dix francs pour une année comprenant le combustible, la mèche et les verres. Six ans plus tard commence l’équipement au gaz.
Le 25 avril 1925, la Préfecture «autorise : la Société Nord Lumière à faire circuler le courant dans les ouvrages établis conformément au projet…». L’éclairage au gaz abandonné depuis six ans est résilié en 1945. La distribution de l’électricité sur la totalité de la commune est réalisée en 1946.

 

Bec de gaz, rue de la Poste
Abonnement triphasé