Chapitre V – Chapelles et presbytères

Notre-Dame de la Pitié.

Pierre Le Cousturier fait une donation pour fonder une chapelle dans l’église dédiée à Notre-Dame de la Pitié le 5 janvier 1644. L’évêque de Rouen, François de Harlay, accepte cette donation avec dotation d’un chapelain. Jusqu’à la Révolution, les chapelains vont habiter une maison située rue de l’église, c’est le presbytère actuel.
Les biens liés à cette chapelle sont évoqués lors de la vente des domaines nationaux.
La chapelle Notre-Dame de la Pitié se situait dans le croisillon nord du transept, aujourd’hui toujours consacrée à la Vierge Marie.

Notre-Dame de Liesse à Haumont (Aumont)

L’origine de ce vocable remonte aux croisades. En effet, c’est grâce à une prière faite devant une statuette de la Vierge que des chevaliers captifs en Terre Sainte furent libérés.
La chapelle est fondée le 7 avril 1648 par Michel Levieil, avec constitution d’une rente et dépendait de la fabrique de Juziers. Le nom de la famille Levieil est continuellement lié à l’histoire de cette chapelle.
Elle se trouvait à l’angle des actuelles rues d’Aumont et de la Fontaine. A la Révolution, elle servit un temps de salle de réunion du Conseil Municipal. Le 18 prairial An II la chapelle est vendue, devient une grange et disparaît lors de la rectification du carrefour.

Notre-Dame de Lorette.

Sur le grand chemin de Meulan à Mantes se trouvait la chapelle de Notre-Dame de Lorette. Le mot «Lorette» vient du bois de laurier, là où dit-on des anges déposèrent la «maison de la Vierge Marie».
La chapelle fut démolie par ordonnance du 14 septembre 1737. Cet ermitage devait se situer près du «Pont de Lorette» (emplacement non déterminé).

Chapelle Saint-Gaucher.

Au hameau de la Chartre se trouve encore aujourd’hui la fontaine de saint Gaucher ; la chapelle a malheureusement disparu au XVIIIe siècle. Elle fut probablement construite au XIIe siècle suite à une donation de Galéran II, comte de Meulan.
Elle mesurait 6 toises, 4 pieds et 6 pouces de long (environ 13 m), 18 pieds de large (5,85 m). Elle était couverte de tuiles romaines et avait un petit clocher qui fut démoli en 1769 en raison de son mauvais état.

Il y avait aussi des chapelles dans les châteaux :

Chapelle du Mesnil.

La chapelle du Mesnil-Saint-Laurent est connue grâce à une requête de Le Roy d’Herval, seigneur du fief du Mesnil qui voulait une chapelle en son château. «…a cause de l’éloignement d’une grande demye lieue de la maison du dit fief a la dite église de Juziers et au chemin impraticable en hyver». La bénédiction de la chapelle a lieu le 16 septembre 1727. Lors de la vente du château en 1753, elle est encore mentionnée. Elle est aujourd’hui la bibliothèque du château.

Chapelle de la Sergenterie.

En 1759, lors de l’achat du fief de la Sergenterie par Laurent Jean Babille, il n’y a aucune mention de chapelle ; il en fait construire une «à l’entrée de la première cour de sa maison seigneuriale de la Sergenterie avec une porte extérieure et donnant sur la rue pour la commodité des habitants».
En 1776, il obtient l’autorisation officielle du curé et de l’assemblée paroissiale d’y faire célébrer la messe mais seulement lorsqu’il réside à Juziers et en semaine. Elle est fermée au culte à la Révolution puis devient magasin.
A madame Baroche, épouse du ministre de Napoléon III, nous devons la résurrection de la petite chapelle de la Sergenterie en 1858. Située dans le domaine, elle donnait sur la rue de l’Hôtel de Ville. Après la vente de la Sergenterie à la commune de Juziers en 1948, l’alignement de la rue de l’Hôtel de Ville entraîne sa démolition. L’écurie devient chapelle dédiée à Sainte Rita, remplacée en 1991 par une nouvelle chapelle sous le même vocable et de conception moderne.
Les travaux d’excavation mettent au jour les restes d’un puits tristement célèbre. Le 12 mai 1907, cinq hommes y ont péri asphyxiés.

Chapelle de la Sergenterie en 1900.
Presbytère rue de l'Eglise en 2008.

Les presbytères.

Au Bourg coexistaient deux presbytères ou plus exactement la maison destinée au curé de la paroisse et celle du chapelain de la chapelle Notre-Dame de la Pitié.

Le Presbytère de la Côte d’Apremont.

Le premier document concernant la maison du curé date de 1667. Ce texte révèle qu’en 1459 l’abbé de Saint-Père-en-Vallée, seigneur de Juziers, a fait don d’une maison aux paroissiens pour servir de presbytère, c’est donc à eux d’en assurer l’entretien.
Vendue en 1791, elle est un temps «maison commune», puis rattachée au château du Bourg et finalement démolie, en 1874.

 

 

Le Presbytère de la rue de l’Eglise.

Lorsqu’il fonde en 1664, la chapelle Notre-Dame de la Pitié dans l’église, Pierre le Cousturier fait don «d’une maison située à Juziers le Bourg, dite Sergenterie» qu’il met à la disposition du chapelain. A la Révolution elle est confisquée et vendue comme bien national. Après le Concordat, redevenue propriété communale, elle est mise à disposition du clergé pour assurer le logement du curé suite à la suppression du presbytère de la côte d’Apremont.

Presbytère Côte d'Apremont (peinture du XVIII°).
Presbytère rue de l'Eglise en 2008.

Les curés de l’église.

Cf. liste des curés de Juziers de 1448 à nos jours dans le livre.