2010 – Résidence Simone Leduc

Le lundi 8 novembre eut lieu l’inauguration de ce bel ensemble bordé par l’avenue de Paris et la Seine. Occasion pour l’association de faire découvrir (ou redécouvrir) cette admirable personnalité Juziéroise dont nous nous proposons en conclusion, une biographie.

 

 

SIMONE LEDUC – SIMONE SAINT-CLAIR 1896 – 1975
Journaliste et écrivain, résistante – Déportée à Ravensbrück
Juziéroise de cœur, élue au conseil municipal de 1953 à 1965. Petite-fille et fille d’officier, Simone Leplat naît à Orléans le 25 février 1896 dans l’ombre de Jeanne d’Arc ; enfant elle grandit dans la tour restaurée par son grand-père, où la «Pucelle» avait son quartier général. Après des études de langues et de lettres à la Sorbonne, à la fin de la Première Guerre Mondiale, elle devient interprète pour l’armée américaine. A partir de 1918, elle voyage en Europe avec son mari Timoléon Pascalidis et leurs deux enfants puis s’installe en Grèce. A cette période, elle commence à écrire et devient la correspondante de plusieurs journaux parisiens. En 1930, elle rentre en France avec ses jeunes fils qu’elle élève maintenant seule. Engagée à L’Intransigeant comme responsable littéraire, elle collabore à plusieurs journaux et magazines, écrit des récits et des nouvelles pour les adolescents et fait des traductions de romans d’aventures pour plusieurs éditeurs. C’est sous son nom de plume Simone Saint-Clair, que son premier roman, Le Dalhia rouge, est couronné par le Grand Prix du Roman Populaire en 1937, plusieurs romans suivront. Plus tard, en critiquant son travail elle dira : « … en réalité jusqu’à la guerre, ma production va des récits pour enfants aux romans policiers pour me plier au goût des éditeurs …»
En 1939 elle se remarie avec Marcel Leduc, ingénieur polytechnicien; c’est à cette période qu’ils acquièrent une résidence à  Juziers, les Clapotis, grande maison moderne sur les berges de la Seine. Ne voulant pas collaborer aux journaux publiés pendant l’occupation, elle dirige le Service social de la Société des Gens de lettres. C’est là qu’au printemps de 1941, elle participe au réseau de résistance MITHRIDATE. Réseau franco-britannique, fondé en 1940 à la demande du MI6 (Military Intelligence), Mithridate est l’un des plus importants de la Seconde Guerre mondiale. Il  est chargé de fournir des renseignements militaires. A partit de 1942 elle devient responsable du réseau sur Paris ; elle sera dénoncée et arrêtée en 1943. Internée pendant une année à la prison de Fresnes, elle est déportée l’année suivante au camp de concentration de Ravensbrück.  Elle sera libérée par la Croix-Rouge en 1945. De retour en France, elle apprend la mort au combat en Alsace de son jeune fils Alain en 1944. Trois années plus tard, l’aîné Claude, lui aussi militaire est tué en Cochinchine.
Dès son retour elle publie, Ravensbrück, l’Enfer des femmes, l’ouvrage couronné par l’Académie française décrit ses deux années de captivité et surtout l’horreur du camp d’extermination de Ravensbrück où près de cent mille femmes ont été déportées. Elle reprend ses activités dans la presse et publie de nombreux ouvrages inspirés par les événements tragiques et spirituels qu’elle a vécus. Plusieurs ouvrages autour de l’histoire de ses fils mais aussi sur la vie de sa petite-fille handicapée mentale. En 1958 elle publie : Les Anges incompris, une étude sur les enfants retardés mentaux.Son dernier ouvrage, Petite histoire de ma mort, paraîtra en 1975 à titre posthume.
En 1953, Simone Leduc s’engage dans la vie communale, elle devient la première femme conseillère municipale à Juziers. Durant deux mandats de 1953 à 1965, elle siège et participe aux activités du conseil. En1967, elle intervient auprès d’André Malraux, Ministre de la Culture pour qu’il fasse accélérer la restauration des vitraux de l’église.
Simone Leduc meurt le 1er mars 1975 à Paris ; elle est inhumée avec ses deux fils et son mari au cimetière de Juziers.
J.L